Je lis beaucoup,
par passion, et aussi par obligation, que cela soit pour des
chroniques ou pour des manuscrits à évaluer.
Mais je ne me
plains pas, j'aime cela.
Depuis quelques
temps, les auteurs de thriller, romans noirs et autres polar ont pris
pour habitude de torturer, dépecer, faire souffrir physiquement les
victimes, ils nous font intervenir des tueurs en séries plus
sadiques et vicelards les uns des autres, du psychopathe de haut
niveau, que même Hannibal Lecteur, tu as presque envie de lui faire
un câlin.
Faut que ça
hurle, que ça brûle, que ça arrache, que ça saigne, que la tripes
soit ouvertes et fumantes, pas question de claquer sans la moindre
douleur, sans être passés par les pires actes de barbarie...
Soit, puisqu'il
le faut,
Quoi que le
faut-il vraiment ?
Est-ce que la
pire des tortures qu'un homme, ou une femme peut endurer, est-ce
vraiment la torture physique ?
Et si le pire du
pire ce n'était de se faire arracher les ongles, électrifier les
testicules, découper l'utérus au couteau suisse ?
Et si le pire,
c'était la torture mentale ?
Après tout, ne
serait-on pas plus torturé à l'idée de savoir que l'amour absolu,
le vrai, le pur n'existe, ne serait-on pas encore plus au fond du
gouffre en se rendant compte que cette femme que l'on a idéalisé
vous a manipulé, est une pute immonde ? Ou bien encore que sa
pureté est mise à néant, saccagé par un tiers ?
Bref que la
trahison des sentiments est la pire des tortures qui soit ?
Et qu'avec ce
simple sujet, vieux comme le monde, on peut faire des romans
magnifiques, des romans à vous retourner les tripes, et surtout le
cœur ?
On, je ne sais
pas, mais Frédéric DARD, oui, et le magnifique livre : Romans
de la nuit, qui vient de sortir chez Omnibus nous le prouve, dans
cet ouvrage on retrouve :
- Cette mort
dont tu parlais
- C'est toi
le venin
- Des yeux
pour pleurer
- Le
monte-charge
- L'homme de
l'avenue
- la pelouse
- Une seconde
de toute beauté
Sept magnifique
roman, dont un de mes préférés, Une seconde toute beauté,
Frédéric Dard fait preuve d'une immense maîtrise de l'atmosphère
sombre, de l'angoisse psychologique.
Un homme, souvent
par amour, va tomber dans une spirale infernale, ne plus rien
contrôler, il a croisé celle qui ne fallait pas, celle qui va le
manipuler, le faire manipuler, le broyer, l'anéantir...
Frédéric Dard
ne dépeçait pas ses victimes, juste leurs cœurs et leurs âmes,
c'est juste ça qu'il « travaillait », et franchement,
c'est beaucoup plus fort, et tellement plus réaliste.
Je ne peux pas
faire une chronique sans faire un résumé du livre, mais je ne vais
pas résumer sept romans, alors je dois faire un choix, aller tiens,
au pif : Une seconde de toute beauté :
Comme je le disait ce livre est
certainement mon préféré de Frédéric Dard. Un roman noir,
sombre, certes, mais aussi à mes yeux, un roman plus que romantique,
je trouve que l'atmosphère qui se dégage de ce livre est totalement
empreinte de ce romantisme, soit-disant désuet maintenant.
Outre le cadre et les paysages il a
surtout les personnages.
Commençons par la victime,
Héléna. Chacun des protagonistes du livre la juge différemment.
Soit aimante et joyeuse, passionnée, insatisfaite et solitaire, soit
malheureuse qui n’aime personne… Mais qui était elle
vraiment?
On la retrouve morte, le pistolet de son père gisant à coté d’elle. Alors, meurtre ou suicide ?
On la retrouve morte, le pistolet de son père gisant à coté d’elle. Alors, meurtre ou suicide ?
Puis il y a les autres : Angélo et
Elisabeth, ses parents, colonialistes purs et durs, Clémentine, la
petite sœur, le souffle de fraîcheur, Hernando, son mari, l’homme
violent, frustré et impulsif dans toute sa splendeur, tonton
le paraplégique légèrement alcoolique…
Toute cette famille se retrouve autour d’Hélèna, avec une seule question : « pourquoi est elle morte? » Les langues se délient. Elle rencontrait un homme, François Sauvage. Était il son amant, son ami, son confident ? Peu importe, il arrivait au domaine pour un interrogatoire musclé et violent.
Toute cette famille se retrouve autour d’Hélèna, avec une seule question : « pourquoi est elle morte? » Les langues se délient. Elle rencontrait un homme, François Sauvage. Était il son amant, son ami, son confident ? Peu importe, il arrivait au domaine pour un interrogatoire musclé et violent.
C’est un huis clos magnifique,
violent et pathétique, où les personnages tombent les masques au
fur et à mesure, teinté d’une véritable et belle histoire
d’amour. Dans ces 240 pages on trouve tout le talent de Frédéric
Dard qui comme à son habitude conclut l’histoire par une fin
inattendue.
Une préface et
des notices de notre ami Dominique Jeannerod, une excellente analyse
de sa part de cette période, j'aime San-Antonio, mais j’adore
Frédéric DARD, je ne pouvais qu'être de l'avis de Dominique, cela
donne, ou redonne, envie de relire les classiques du romans noirs.
De même à la
fin de ce livre, vous trouverez une filmographie (films, téléfilms,
feuilletons radiophoniques et pièces de théâtres) très compète
établie par Jacques Baudou.
Si vous êtes un
inconditionnel de Frédéric Dard, n'hésitez pas à vous offrir ce
livre, si vous n'avez jamais lu, que vous avez essayé un
San-Antonio, et que vous n'avez pas « accroché »,
risquez le coup, vous aller découvrir une autre facette de cet
immense auteur.
En cette période où la crise est partout, et même dans le livre, j'espère de tout coeur, que nombreux seront les acheteurs, les lecteurs, afin que la série continue...
Roman de la nuit
de Frédéric DARD
Préface et
notice de Dominique JEANNEROD
Filmographie
établie par Jacques BAUDOU
Éditions OMNIBUS
26€
ISBN
978-2-258-10792-2
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