Pourquoi ? Oui, pourquoi écrire ses mémoires quand on n'a rien à cacher ? Pour les souvenirs... Et quand on a fréquenté pendant quarante ans la télévision, quand celle-ci a été, est et restera votre occupation favorite, quand on a présenté avec évidence sa fascination pour la littérature à "Radioscopie" ou pour la musique sur "Le Grand Echiquier", on se doit de partager.
Ce partage est là, dans le Dictionnaire amoureux de la Télévision. C’est vrai, ce n’est pas un vrai dictionnaire, juste un partage des ondes, l’occasion de parler de ceux qu’il aime, qu’il a été heureux d’avoir donné à entendre et à voir, de Jorge Amado à Léon Zitrone en passant par Jean-Christophe Averty, Guy Béart, Romain Gary, François Truffaud et tous les autres.
Et tous les autres, comme Frédéric Dard dont il a été l’ami, à moins que ce ne soit Frédéric qui ait été son ami, en tout cas ils sont complices depuis les années soixante. Frédéric a été l’un de ses premiers invités à "Radioscopie", puis au démarrage des émissions télé dans "Le Grand Amphi" avant “Le Grand Echiquier” plusieurs émissions où il n’a eu de cesse de ne parler que d’Albert Cohen.
Quatre pages dans un “dictionnaire” de plus de 700, ce n’est pas grand-chose. Mais c’est assez pour faire passer son amour teinté d’attention et de discrétion.
Jacques Chancel parle avec émotion du passé, il parle de 1984, du retour de l’enfer de Joséphine, des tortures de Frédéric, il se souvient avec Abdel sur ses genoux, du Paradou, de Joséphine encore, de Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches ? et de Cohen, toujours, lorsqu'il raconte que "Frédéric Dard fut un soutien financier d’Albert Cohen jusqu’à la fin de sa vie."
Puis il passe 15 ans après, il parle encore de Joséphine et d’Abdel "le play-boy helvète", de la décision d’adoption, de son arrivée dans la vie des Dard, de ses interventions chirurgicales et de l’opération coup de poing fomentée par Frédéric, Hossein et lui-même, Chancel, pour demander la main de la fiancée d’Abdel.
Oui, pourquoi écrire ses mémoires quand on n'a rien à cacher ? Pour les souvenirs... Là, les souvenirs sont beaux, sont magnifiquement relatés, on sent sourdre l’amitié à chaque phrase, mais Dieu qu’on aurait aimé avoir 700 pages de ce genre de souvenirs entre Jacques et Frédéric..
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